• Une journée à l'île de Ré

     

    Les années se suivent mais ne se ressemblent pas forcément niveau météo. C'était il y a un an, fin février 2023, à l'île de Ré, avec un beau ciel bleu mais un froid de canard et un vent à décorner les bœufs. Nous découvrons pour la première fois la plus connue des îles de Charente Maritime, avec comme objectif de la journée la visite de la Réserve Naturelle de Lilleau des Niges, située au nord-ouest de l'île.

    L'île de Ré est reliée au continent par un pont depuis 1988. Après un arrêt pour nous ravitailler au premier village à la sortie du pont, nous traversons donc l'île et arrivons à la réserve en fin de matinée. L'accès au cœur de la réserve est interdit, afin de préserver la quiétude des oiseaux, mais une piste cyclable et un sentier en boucle permettent d'en découvrir les abords et d'observer ce qui s'y passe. La réserve a été créée sur d'anciens marais salants et se trouve sur l'une des voies migratoires les plus fréquentées d'Europe.

    Dès notre arrivée, nous sommes accueillies par une Spatule blanche (Platalea leucorodia) qui nous survole. Autrefois très rares sur l'île, les Spatules blanches sont maintenant des migrateurs et hivernants réguliers dans la réserve. Les observateurs en dénombrent parfois plus d'une centaine.

    Dans les marais de l'île de Ré

     

    Un peu plus loin, sur un talus, je photographie ces deux Perdrix rouges (Alectoris rufa), sans les identifier au départ (mes yeux me jouent parfois des tours). Ce n'est pas le genre d'espèce auquel on pense en premier dans une zone humide en bord de mer ! On s'attend plus à voir des limicoles ou des canards.

    Dans les marais de l'île de Ré

     

    On ne pense pas non plus spontanément aux rapaces. Et pourtant il n'est pas rare d'y croiser l'un des plus commun d'entre eux, le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus), une espèce qui s'adapte à presque tous les milieux, pour peu qu'il y ait des espaces dégagés où chasser les rongeurs et quelques lieux en hauteur pour nicher (arbres ou corniches). Celui-ci a été très coopératif, il a pris la pose à quelques mètres de nous. Apparemment c'est un habitué des lieux, qui se perche régulièrement sur les piquets et les panneaux bordant la piste cyclable. Il s'agit d'un mâle, reconnaissable à son plumage contrasté : dos roux et tête grise. Bien qu'il préfère les rongeurs, le Faucon crécerelle est opportuniste : dans la réserve, il a déjà été observé avec un limicole dans les serres.

    Dans les marais de l'île de Ré

     

    Dans les marais de l'île de Ré

     

    Quelques mètres plus loin, dans les bassins qui servaient autrefois à récolter le sel, on finit par rencontrer des oiseaux d'eau. Fin février, les Bernaches cravants (Branta bernicla) sont encore sur nos côtes. Elles repartiront d'ici quelques jours pour aller nicher dans la toundra arctique. Chaque année, entre 9 000 et 13 000 Bernaches cravants hivernent sur l'île de Ré.

    Dans les marais de l'île de Ré

     

    Dans les marais de l'île de Ré

     

    Dans les marais de l'île de Ré

     

    Contrairement aux Bernaches cravant, le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna) est présent presque toute l'année à la réserve. Ce canard coloré est le plus gros canard d'Europe. Au printemps, la femelle, dont le plumage est aussi voyant que celui du mâle, construit son nid dans un ancien terrier de lapin ou de renard. Ainsi elle peut couver sans se faire repérer par les prédateurs. Les canetons sont souvent élevés en crèches regroupant plusieurs couvées et surveillées par quelques adultes. Après la période de reproduction, vers le milieu de l'été, les Tadornes de Belon partent pour quelques semaines vers la mer des Wadden, sur les côtes allemandes de la mer du Nord, afin de réaliser la mue de leur plumage.
     

    Dans les marais de l'île de Ré

     

    Après le plus grand de nos canards, voici le plus petit : la Sarcelle d'hiver (Anas crecca), ici une femelle avec son plumage discret, qui la rend invisible lorsqu'elle couve. L'espèce ne niche pas sur l'île de Ré mais y est commune en hiver.

    Dans les marais de l'île de Ré

     

    Au loin, de l'autre côté du marais, on aperçoit le phare des Baleines, situé à la pointe nord de l'île. Haut de 60 mètres, sa construction démarre en 1849, pour une mise en service en 1854. Il remplace l'ancienne tour Vauban, construite en 1682 et toujours visible à côté du phare.

    Dans les marais de l'île de Ré

     

    Dans les marais de l'île de Ré

     

    Pour finir cette série d'oiseaux de la réserve, voici deux beaux Goélands leucophées (Larus michahellis), reconnaissables à leur dos gris clair et à leur pattes jaunes vifs. Ce goéland est nicheur sur l'île de Ré. Les poussins de cette espèce naissent dès le début du mois de mai, en avance par rapport aux autres espèces de goéland.

    Dans les marais de l'île de Ré

     

    Dans les marais de l'île de Ré

     

    Nous terminons l'après-midi avec un chocolat chaud dans un café de Saint-Martin-de-Ré, avant de visiter le village et ses fortifications Vauban. Ici aussi il y a des oiseaux, nous passons un moment avec un jeune Goéland argenté qui harcèle un adulte pour avoir à manger. Pourtant il doit avoir plus de 6 mois et devrait être autonome, mais c'est toujours mieux de se faire servir.
     

    Dans les marais de l'île de Ré

     

    Dans les marais de l'île de Ré

     

    Dans les marais de l'île de Ré

     

    Dans les marais de l'île de Ré

     

    Dans la réserve, nous avons également pu observer plusieurs espèces de limicoles, que je vous présenterai dans le prochain article. Pour suivre l'actualité de la réserve, et trouver des anecdotes sur ses habitants, je vous conseille la Page de la LPO île de Ré (maison du Fier et Réserve naturelle de Lilleau des Niges) sur Facebook. J'y ai trouvé pas mal d'informations que j'ai reprises dans cet article.


  • Commentaires

    1
    Samedi 9 Mars à 21:09

    Bonsoir Régine,

    Merci pour ces belles photos et toutes ces explications. Nous avons été plusieurs fois sur cette belle ile et l'avons sillonné en vélo c'est très agréable, même si on a toujours le vent dans le nez. Bonnes soirée. Bisous. Huguette

    2
    Samedi 9 Mars à 22:10

    De belles rencontres fixées pour l'éternité ! 

    Je découvre ces bernaches...

    3
    Dimanche 10 Mars à 15:46

    Bonjour Régine, je connais pas mal d'espèces d'oiseaux présentés mais les bernaches cravants et les goélands leucophées me sont inconnus, merci pour la très jolie balade. A bientôt.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :