Les températures se sont rafraîchies, nous pouvons partir en randonnée. Je vous propose de rejoindre le hameau de Glaise, en partant de la ville de Veynes dans les Hautes-Alpes. Le sentier démarre près de la piscine de Veynes : un panneau de bois balisé GR94D indique "col de Cuberselle 1h30, col de Combe Noire 2h, Glaise 3h15". Le parcours est essentiellement en montée, et le début est en plein soleil. A éviter quand il fait chaud, ou sinon partir tôt le matin et prendre suffisamment d'eau. On démarre à une altitude d'environ 900 m.

Le début du parcours grimpe bien. La végétation méditerranéenne qui s'épanouit sur ce versant exposé au sud offre peu d'ombre au randonneur. En se retournant on a de belles vues sur Veynes. Un peu plus haut, entre les arbres, on aperçoit la petite route départementale qui monte à Glaise.

Par la suite, les vues sont orientées à l'ouest, avec de grandioses panoramas sur les montagnes de la Drôme. Au col de Cuberselle (altitude 1254 m) on continue à suivre le GR (balisé en rouge et blanc) jusqu'au col de Combe Noire (altitude 1300 m). Le parcours devient plus ombragé. A partir de cet endroit nous arrivons en terrain connu, puisque nous sommes déjà venus plusieurs fois jusqu'ici depuis Glaise.

Bientôt nous apercevons la montagne de Charajaille, qui domine le hameau de Glaise, et au loin la montagne d'Aurouze dans le massif de Bure, porte d'entrée du Dévoluy. Cette partie de la randonnée est presque plate. On atteint rapidement le col de la Chaise puis celui de Berthaud avant de redescendre sur le hameau de Glaise par la piste que nous connaissons bien.

Une fois à Glaise, pour ceux qui veulent redescendre à Veynes, deux choix possibles : soit emprunter la route départementale, qui n'est pas très fréquentée, puisqu'elle ne dessert que le hameau de Glaise et sa dizaine de maisons, soit, pour ceux qui n'ont pas le vertige, passer par le hameau de Chateauvieux et le sommet de Champerus (attention itinéraire un peu "aérien" comme indiqué dans les topos de randonnée).

Il fait toujours trop chaud pour aller marcher. Un peu comme fin juillet l'année dernière lorsque nous étions en vacances dans les Hautes-Alpes au Chalet du Val de Glaise. Je venais d'avoir le Covid et n'étais pas en grande forme, pas le courage d'aller traquer les oiseaux sur les pentes et les sentiers du hameau. C'est ainsi que j'ai découvert les papillons qui virevoltaient parmi les fleurs sauvages de la prairie en contrebas du chalet. Evidemment, j'avais déjà constaté les années précédentes qu'il y avait beaucoup de papillons dans le coin, mais je n'avais pas cherché à les identifier ni à les prendre en photo. Ces petites bêtes sont plus difficiles à identifier à l'espèce précise que les oiseaux, j'ai encore beaucoup à apprendre.

Voici pour commencer l'Écaille chinée (Euplagia quadripunctaria), une espèce facile à reconnaître. Bien qu'active durant la journée, vous ne la trouverez pas dans un guide des papillons de jour, puisqu'elle appartient à une famille de papillons dit "de nuit". Ce papillon se nourrit du nectar de fleurs poussant dans les friches et les prairies sèches, il apprécie en particulier les chardons. Mâle et femelle sont identiques. L'individu présenté ici m'a laissé le photographier sous tous les angles, c'était une bien jolie rencontre.

Comme il fait très chaud en ce moment, je vous propose une petite promenade rafraîchissante dans une rivière des Hautes-Alpes, le Petit Buech. C'est une rivière de montagne qui charrie beaucoup de galets. En été le niveau d'eau est très bas, on peut facilement y marcher, les pieds dans l'eau. Très agréable quand il fait trop chaud ! On en avait bien profité l'an dernier pendant la canicule. Le Petit Buech prend sa source près de Gap et traverse toute la commune de Veynes, où nous allons souvent en vacances depuis une vingtaine d'années (et oui la première fois c'était en 2003). 

Un matin de début août 2022, nous y avons rencontré deux Chevaliers guignettes (Actitis hypoleucos). Était-ce un couple ? Possible, l'espèce se reproduit dans les Hautes-Alpes. Cependant nous n'avons pas vu de jeune. Le Chevalier guignette est un des seuls limicoles qui nichent dans les Alpes françaises. Jusque-là, j'avais plus l'habitude de le rencontrer en halte migratoire sur les quais de la Seine à Paris.

Puisque cela fait exactement 20 ans que nous traînons nos chaussures de marche dans ce coin des Hautes-Alpes, je vous propose d'y revenir prochainement avec des randos, des photos de paysage, de la flore et de la faune (même si on n'y va pas cette année car nous sommes bien occupés à découvrir notre nouvelle région). 

La réserve naturelle nationale du Platier d'Oye se trouve sur la commune d'Oye-Plage, dans le département du Pas-de-Calais, en limite du département du Nord. Elle comprend différents milieux favorables aux haltes des oiseaux migrateurs et à la nidification de nombreuses espèces, en particulier des limicoles et des sternes : plage de sable, dunes, polders ponctués de points d'eau, prairies, landes…

Des passerelles de bois et quelques observatoires permettent de voir sans les déranger les nombreuses espèces qui vivent ou passent dans la réserve. On peut aussi apercevoir les vaches Highland qui entretiennent les prairies. Ce jour de juin 2022, les oiseaux présents dans les prairies et sur les plans d'eau étaient un peu loin pour faire de belles photos. Parmi les espèces observées je peux citer le Cygne tuberculé, la Mouette rieuse, l'Avocette élégante, le Canard colvert, le Vanneau huppé, la Foulque macroule, et une charmante famille de Canards souchets (Spatula clypeata), qui eux n'étaient pas trop loin. Le Canard souchet se reconnaît à son bec en forme de spatule. Même les canetons sont équipés d'un bec assez imposant. Comme chez de nombreux canards, la femelle a un plumage discret, qui lui permet de passer inaperçue dans la végétation lorsqu'elle couve. En France, le Canard souchet niche surtout dans les marais du nord-ouest de la France. Les effectifs sont beaucoup plus nombreux en hiver : les couples sédentaires sont rejoints par ceux qui nichent dans le nord de l'Europe.

Les landes buissonneuses qui entourent les zones humides constituent un habitat de choix pour de nombreux passereaux : Accenteur mouchet, Pipit farlouse, Bouscarle de Cetti, Merle noir, Fauvette grisette… Sur les photos, vous reconnaîtrez une Grive musicienne (Turdus philomelos), qui profite d'une ruine de blockhaus de la seconde guerre mondiale pour observer les alentours, et une Linotte mélodieuse (Linaria cannabina).

Nous voici maintenant sur la plage, plutôt déserte en ce mois de juin, et c'est tant mieux pour les oiseaux qui y nichent. Des zones de quiétude interdites aux promeneurs sont délimitées sur le haut de plage. C'est là que niche le Grand Gravelot (Charadrius hiaticula), entre autres espèces. Le Grand Gravelot niche à même le sol : le nid est une coupe légèrement creusée dans le sable ou les galets, garnie de quelques végétaux et débris. Les œufs, ressemblant à s'y méprendre à des galets, sont invisibles pour les prédateurs. Le nid est cependant très vulnérable depuis que les plages sont massivement fréquentées par les humains et leurs amis à quatre pattes. Pour protéger la nidification du Grand Gravelot et des autres espèces qui nichent en haut de plage, les usagers sont invités à rester sur le bas de la plage et à tenir leurs chiens en laisse. Le Grand Gravelot est un nicheur rare en France, que l'on trouve seulement sur les côtes nord de la Bretagne, sur le littoral du Cotentin et sur certaines plages du Nord-Pas-de-Calais.

En arrière des dunes, dans les gravières, c'est le royaume des sternes. La réserve du Platier d'Oye et les alentours accueillent trois espèces de sternes nicheuses. Depuis la plage, au mois de juin, on peut assister au ballet incessant des parents qui vont à la mer pêcher de quoi nourrir leur progéniture affamée. Il m'a fallu un moment pour obtenir une photo à peu près nette de chacune des espèces, c'est que ça vole vite ces bêtes-là ! Dans l'ordre, on reconnaît la Sterne Caugek (Thalasseus sandvicensis), au bec noir à pointe jaune, puis la Sterne pierregarin (Sterna hirundo), au bec rouge à pointe noire, et enfin la Sterne naine (Sternula albifrons), la plus petite et la plus rare, au bec jaune à pointe noire.

En quittant la réserve pour me rendre à Wissant sur la côte d'Opale, je me suis perdue dans Calais, ce qui m'a permis d'admirer et de photographier son magnifique hôtel de ville, resplendissant sous le ciel bleu du Nord.

C'est ici que se termine cette série d'articles sur le printemps dans les Hauts-de-France (série que je pensais finir fin juin mais j'ai été bien occupée ces derniers mois par notre déménagement dans une nouvelle région).

 
Aujourd'hui je vous emmène en randonnée dans le département du Pas-de-Calais, au départ de Wissant,  commune de la côte d'Opale située entre les caps Gris-Nez et Blanc-Nez, face aux côtes de l'Angleterre. Le parcours, appelé "sentier du cap Blanc-Nez", est balisé en jaune. Vous pouvez retrouver le topo sur le site de l'office de tourisme de La terre des 2 caps. La randonnée fait 18,3 km, pour un dénivelé de 376 m. On chemine dans un paysage vallonné et bucolique, qui traverse des fermes et des hameaux, avec de nombreux points de vue donnant sur le littoral, les 2 caps qui entourent la baie de Wissant, les villages de l'intérieur des terres et les ferries qui traversent le pas de Calais. A éviter s'il fait trop chaud, il y a très peu d'ombre. Si les horaires des marées le permettent, la boucle se termine par 3 km sur la plage (que je n'ai pas fait, j'ai rejoint Wissant directement par la route). Le mois de juin est une bonne période pour s'y promener, les champs de céréales sont presque à maturité et les touristes encore peu nombreux.

Le mont de Sombre, à 155 m d'altitude, constitue le point culminant de la randonnée, et aussi de La terre des 2 caps. Le paysage est ici un peu plus sauvage, dominé par la lande.

Au détour d'un chemin, sur la commune d'Hervelinghen, j'ai eu la chance de rencontrer une Bergeronnette printanière (Motacilla flava) très coopérative, que j'ai pu observer et photographier durant de longues minutes. Cela faisait longtemps que je n'avais pas rencontré l'espèce avec une telle proximité.

Avant de prendre l'itinéraire retour vers Wissant, on peut admirer de beaux points de vue sur le cap Blanc-Nez et son obélisque, érigée en hommage à la patrouille de Douvres. Ces marins de la Royal Navy défendaient le détroit du pas de Calais contre les incursions allemandes dans la Manche pendant la Première Guerre mondiale.

La petite cité balnéaire de Wissant offre un repos bien mérité au randonneur, que ce soit au cœur du village, qui propose commerces et restauration, ou sur la plage, où l'on pourra profiter du coucher de soleil si le temps n'est pas trop couvert. 

A bientôt pour la suite de cette escapade dans le Pas-de-Calais. C'était en juin 2022. Cette année je suis allée de l'autre côté du détroit, chez les anglais. Je vous montrerai cela plus tard.